Les femmes en sciences océaniques

L’équité pour la durabilité

Pour réaliser ses ambitions, la Décennie de l’océan doit transcender les géographies, les cultures, les identités et les générations. Elle doit aussi reconnaître et s’attaquer aux disparités entre les sexes qui existent en sciences océaniques pour assurer un changement significatif et permanent. Un effort continu pour assurer l’équité, la diversité, l’inclusion et l’accessibilité à ce domaine des sciences est essentiel pour transformer et créer des opportunités pour les femmes en sciences océaniques.

#DécennieOcéan

Ingenium, MPO et Commission canadienne pour l’UNESCO s’engagent à motiver et à autonomiser les femmes et les filles dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.

Les cinq femmes sur cette affiche font l’objet du rapport intitulé L’équité entre les sexes dans les sciences océaniques : amplifier les voix, accroître l’incidence. Vous pouvez en savoir davantage sur chacune d’elles ci-dessous.

Le rapport L’équité entre les sexes dans les sciences océaniques examine les facteurs qui contribuent à la sous-représentation des femmes dans les sciences océaniques. Le rapport réaffirme que les sciences des océans bénéficient de l’équité des genres. Il fait toutefois état des obstacles – comme les préjugés inconscients, les milieux de travail sexospécifiques et le travail non rémunéré – qui, bien qu’ils ne soient pas exclusifs aux sciences océaniques, nuisent à la participation des femmes dans ce domaine. Le rapport fait valoir la conciliation avec les responsabilités familiales non rémunérées, le mentorat, la sensibilisation auprès des communautés marginalisées et l’inclusion des femmes dans la planification et l’établissement de politiques comme moyens pour en venir à l’équité.

Geneviève Béchard

Microbiologiste de formation, Geneviève Béchard a passé vingt ans à gérer des programmes scientifiques fédéraux avant d’intégrer le Service hydrographique du Canada (SHC). À la tête du SHC, Mme Béchard soutient les industries du domaine de l’océanographie en leur fournissant des données, comme des cartes et des plans. Parmi les 93 organismes nationaux membres de l’Organisation hydrographique internationale, seuls 11 sont dirigés par une femme. Mme Béchard espère changer cela.

Après deux concours pour des postes de direction au SHC où il n’y avait pas de candidates qualifiées et où peu de femmes avaient postulé, Mme Béchard a décidé de déployer des efforts pour rendre son milieu de travail plus équitable pour les femmes. Elle a créé un réseau de femmes pour élaborer des politiques aptes à encourager ses consœurs à se sentir mieux accueillies en milieu de travail. L’idée est notamment de rendre les pratiques en mer plus sexoneutres en s’attaquant p. ex. à la question des petits navires sans salle de bain et à celle des couchettes sur les grands navires. Geneviève Béchard travaille à créer une culture qui favorise l’acquisition des compétences dont ont besoin les femmes pour postuler à des postes de direction et pour entraîner le changement.

Cleopatra Doumbia-Henry

Originaire de la Dominique, dans les Antilles, Cleopatra Doumbia-Henry a obtenu plusieurs bourses internationales qui l’ont menée à une carrière en droit du travail. En 2006, alors qu’elle travaillait à l’Organisation internationale du travail, elle a participé à l’élaboration de la convention du travail maritime qui contribue à protéger les femmes de mer.

En tant que présidente de l’Université maritime mondiale (UMM) en Suède qui est reconnue par les Nations Unies comme un centre d’excellence mondial en matière d’éducation maritime et océanique, elle a contribué à faire passer la proportion d’étudiantes de 10 à 35 %. Consciente de l’importance de modèles à suivre, elle s’efforce de travailler plus fort que les autres pour montrer l’exemple, et recueille des dons pour offrir des bourses aux femmes, et particulièrement celles de pays en développement.

Mme Doumbia-Henry attribue son succès non seulement à son propre travail, mais aussi aux personnes qui l’ont soutenue tout au long de sa carrière, en particulier son père qui l’a encouragée à persévérer, sachant qu’elle rencontrerait des obstacles sur son chemin.

Sanjam Sahi Gupta

Sanjam Sahi Gupta a commencé à travailler pour l’entreprise de ses parents, la Sitara Shipping Limited, en 2001. En tant que femme, elle a eu du mal à se faire accepter dans son rôle de dirigeante. Lorsqu’elle a commencé à travailler, elle et sa sœur étaient souvent les seules femmes aux réunions du conseil d’administration. Les collègues de son père reprochaient souvent à l’homme de ne pas avoir eu de fils pour prendre la relève, ce à quoi il répondait que ses deux filles étaient l’équivalent de onze fils.

Pour promouvoir la diversité dans le secteur de l’expédition, Mme Gupta a amorcé la rédaction d’un manuel illustrant le langage corporel et les comportements acceptables à bord des navires où travaillent des femmes. Elle a également mené une enquête auprès de femmes de mer et d’entreprises afin de déterminer comment accroître la participation des femmes aux postes de direction. Le sondage a révélé que beaucoup de femmes ne pensaient pas avoir une formation adéquate pour devenir dirigeantes. Pour remédier à cela, Sanjam Sahi Gupta a conçu un programme de leadership accéléré qui comprend des conférences, des études de cas, des projets sur le terrain et des exercices pour permettre aux femmes d’acquérir les compétences requises.

Angela Hatton

Angela Hatton est une océanographe biogéochimique microbienne qui étudie la vie océanique microscopique et son impact sur le cycle des nutriments dans l’eau. Elle a récemment été présidente du comité scientifique du Natural Environment Research Council (NERC), la plus grande agence de financement des sciences de l’environnement au Royaume-Uni, et, depuis 2021, elle est directrice des sciences et de la technologie au National Oceanography Centre.

Dans son rôle de leader dans de nombreux comités, elle a cherché à promouvoir un milieu de travail plus inclusif. Elle a plaidé pour que ses collègues invitent des femmes à postuler à des emplois même si elles ne pensaient pas avoir toutes les qualifications requises. Elle se fiait à la statistique voulant que les femmes ont tendance à ne postuler que lorsqu’elles possèdent 100 % des qualifications, alors que les hommes se présentent lorsqu’ils pensent répondre à 60 % des critères. Lorsque la mesure a été mise en œuvre au NERC, le nombre de candidates aux comités scientifiques a immédiatement dépassé celui des candidats. Mme Hatton encourage également l’inclusion et l’accessibilité en organisant des réunions importantes pendant les heures de travail et des activités à l’heure du lunch pour des visiteurs importants.

Sangeeta Mangubhai

Experte en écologie des récifs coralliens, Sangeeta Mangubhai travaille pour la Wildlife Conservation Society de Fidji, où elle donne aux collectivités locales les moyens de préserver leur île en élaborant des plans de gestion des écosystèmes. Elle cherche particulièrement à soutenir les femmes du secteur de la pêche et, avec son équipe, elle a aidé des femmes à mettre sur pied des plans de gestion de la pêche.

Consciente de la puissance de la collaboration avec d’autres femmes engagées envers l’entraide, elle a organisé des soirées de conservation « pour divas » lors de symposiums internationaux, où des femmes chefs de file dans le domaine de la conservation des récifs coralliens peuvent réseauter et célébrer la contribution féminine à la science et à la conservation. Mme Mangubhai souligne l’importance des questions de genre chaque fois qu’elle le peut, tant au travail que dans ses recherches, p. ex., en recueillant des données ventilées par sexe aux fins d’analyse.

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