Carrie Derick

Lutter pour l’égalité

Scientifique résolue qui a ouvert la voie aux femmes dans le secteur universitaire, Carrie Derick a refusé de se contenter de moins que ce qui était possible pour ses collègues masculins. Elle est devenue la première femme professeure au Canada après s’être débattue pendant des années, ayant fini par gagner le respect et la reconnaissance de ses confrères.

Très intelligente et charismatique, Carrie Derick a commencé à enseigner à l’âge de 15 ans, bien avant l’obtention de son diplôme d’enseignement à l’Université McGill, quatre ans plus tard. Bien qu’elle réussissait bien dans son rôle d’enseignante, elle estimait que ses talents n’étaient pas à la hauteur de ses réalisations. Elle s’est donc inscrite à l’Université McGill en 1889 pour approfondir ses études, et a obtenu un baccalauréat ès arts l’année suivante, avec la meilleure moyenne pondérée à McGill cette année-là. Elle a reçu des prix dans de nombreux domaines, dont la médaille d’or Logan en sciences naturelles.

Elle a continué d’étudier en vue d’obtenir une maîtrise en botanique, ce qui lui a valu d’être engagée comme première femme démonstratrice en botanique à l’Université McGill. Toutefois, elle s’est sentie sous-estimée puisque le poste n’était qu’à temps partiel et ne correspondait pas à ses qualifications. Elle gagnait 250 $ par année, mais ses collègues masculins ayant les mêmes qualifications gagnaient jusqu’à trois fois cette somme. Elle a dû également enseigner les mathématiques et les sciences à l’Institut Trafalgar, à Montréal, pour atteindre le salaire minimal. Elle a obtenu sa maîtrise en 1896. Après de longues discussions, elle a été nommée chargée de cours à temps plein, avec un salaire similaire à celui de ses collègues masculins.

Lorsque son mentor et collègue est tombé malade, Carrie Derick l’a remplacé dans ses fonctions de professeur, mais à salaire moindre. Lorsqu’il est mort en 1910, elle a dirigé le département jusqu’en 1912, date à laquelle Francis Lloyd, botaniste américain, a été nommé président du département de botanique. Pour apaiser les objections de nombreux confrères, elle a été nommée professeure de botanique morphologique, devenant ainsi la première femme canadienne nommée professeure. Hélas, ce domaine tombait hors de ses compétences, et elle a été confrontée par l’administration de l’université. Après avoir exprimé son mécontentement à cet égard, l’université lui a permis, à contrecœur, d’assumer les fonctions de professeure à part entière.

Au-delà de ses réalisations académiques, Carrie Derick a défendu de nombreuses causes de son époque, comme la contraception, les soins aux enfants handicapés et le droit de vote des femmes. On se souvient d’elle comme d’une femme qui a ouvert la voie aux Canadiennes dans le domaine des sciences.

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